Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, lors d’un rassemblement, place de la République, à Paris, le 18 juillet 2024. ABDUL SABOOR / REUTERS
Sophie Binet n’a pas indiqué de préférence quant au nom du (ou de la) futur(e) premier(e) ministre, mais elle a affiché son impatience pour la mise en place rapide d’un gouvernement du Nouveau Front populaire (NFP). A l’instar de sa fédération des cheminots, la secrétaire générale de la CGT a invité ses militants à se rassembler devant les préfectures et le Palais-Bourbon, jeudi 18 juillet, jour de l’ouverture de la XVIIe législature, « pour mettre l’Assemblée nationale sous surveillance et appeler au respect du vote populaire ».
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Au diapason d’une majorité de syndicats, et fidèle à ses combats, la CGT, avec la CFDT, l’UNSA, la FSU et Solidaires, a mené campagne lors du scrutin législatif, contre l’extrême droite, « raciste, antisémite, islamophobe, sexiste, homophobe et violente ». Mais elle est allée plus loin, effectuant un tournant politique majeur.
Le 1er juillet, au lendemain du premier tour des élections législatives, dans une déclaration solennelle, son comité confédéral national – son parlement, qui réunit ses fédérations et ses unions départementales – a lancé un appel à « voter pour le programme du Nouveau Front populaire ». Dans le même texte, il a appelé « l’ensemble des candidat(e)s républicains à s’engager à abroger la réforme des retraites, à renoncer définitivement à celle de l’assurance-chômage et de la fonction publique, à prendre des mesures pour augmenter les salaires, les pensions et minima sociaux, à garantir un investissement massif dans nos services publics ».
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En 1936, la CGT, qui venait de se réunifier en unissant, à Toulouse, sa branche réformiste et socialiste et sa branche radicale et communiste, avait soutenu le Front populaire. Mais son secrétaire général, le socialiste Léon Jouhaux, avait refusé de subordonner son programme et son action « au programme et à l’action du Front populaire ». La CGT n’avait pas impulsé les « grèves de la joie », selon la formule de Simone Weil, qui avaient suivi la victoire électorale mais elle les avait soutenues pour faire aboutir ses revendications sur la semaine de 40 heures et les congés payés.
Courroie de transmission avec le PCF
De 1945 à 1996, la CGT, en osmose avec le Parti communiste français (PCF), soutient ses candidats aux scrutins législatifs et présidentiels. En 1972, elle adhère totalement au programme commun de gouvernement et lors de la rupture de son actualisation, en 1977, elle s’aligne sur le PCF et vilipende le Parti socialiste.
Au 40e congrès de Grenoble, en 1978, son secrétaire général, Georges Séguy, évoquera une « erreur » : « Le fait que nous ayons nous-mêmes, dans cette période, fait de plus en plus référence au programme commun et de moins en moins à celui de la CGT, a pu contribuer, même si ce fût à notre corps défendant, à entretenir la confusion. Que cela ait eu des conséquences négatives au niveau de l’action revendicative, c’est incontestable ». Cela n’empêchera pas le même syndicaliste à revendiquer l’appartenance de la CGT à la majorité, en 1981, « dans la mesure où nous avons appelé à voter pour François Mitterrand ».
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Publish date : 2024-07-22 04:00:07
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Author : Front Populaire
Publish date : 2024-07-22 04:04:37
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